• Nyambe a m'oba sanza o weka bonabato

     

    La falsa nota di Nyambe

     

    Una fiaba musicale tratta da «La sanza africana» di Francis Bebey.
    Una mattina in cui la Noia non dava tregua a Nyambé, il Creatore dei Bantu, l'Immaginazione gli suggerì di costruirsi una Sanza. E Nyambé suonò, cantò e ballò con grande felicità. Tradizionalmente molti popoli dell'Africa desiderano rievocare la saggezza dei loro antenati a proprio beneficio e trasmetterla alle generazioni future: ciò vale anche per i Bantu (etnia dell'Africa centrale e popolo di migranti) dalla cui tradizione orale è tratto questo racconto. L'Associazione Kin Koba - Voci Lontane ha ideato e desiderato realizzare il progetto di questo libro con CD, per proseguire e diffondere la tradizione narrativa e musicale, creando uno strumento didattico, fruibile anche da un pubblico adulto.
     


    Francis Bebey : Comment Dieu créa le monde en jouant de la Sanza



    Au début, il n’y avait rien. Ni lumière, ni obscurité. Rien, à part une petite chose, c’était l’ennui. Nyambé, le créateur des Bantous, c’est-à-dire des êtres humains- car vous savez que le mot bantou s’applique à tous les êtres humains, quelle que soit la couleur de leur peau-
    Nyambé s’ennuyait à mourir.

    Un matin où il s’ennuyait particulièrement, il se gratta la tête avec un doigt, en s’écriant « Bon dieu, bon Dieu, il va me tuer, cet ennui, s’il continue de la sorte ! »

    C’était Dieu lui-même qui parlait ainsi.

    Ce qu’il ne savait pas, c’était qu’à l’endroit même où il se grattait la tête, à l’intérieur de son crâne, il y avait l’Imagination qui dormait tranquillement. Son doigt réveille l’Imagination. Dieu l’entend qui s’éveille en bâillant... il se sent fautif : « oh ! pardon, pardon ! Imagination. Je n’avais pas l’intention de te réveiller, tu sais... »
    L’Imagination est une dame très gentille.

    Toute souriante, elle dit à Nyambé : « Ne t’en fais pas, Seigneur. Tu sais que tout ce qui vient de toi est bienvenu. N’es-tu pas le créateur de toute chose ? » Ce en quoi elle se trompait, car Dieu n’avait encore rien créé, puisque je vous disais tout à l’heure qu’au début il n’y avait rien. Ni lumière, ni obscurité. Rien, mis à part l’ennui.

    Malgré tout, Nyambé rassuré par cette réponse, se dit qu’il pourrait peut-être parler de ses problèmes à Imagination. « Ne me dis pas que tu as des problèmes, toi aussi ! Tu as des problèmes, toi, le créateur de toute chose ? »
    Dieu n’est pas content de cette remarque. Furieux, il dit à Imagination :
    « Ecoute, je ne t’ai jamais permis de te moquer de moi ! Tous les gens ont des problèmes en ce monde. Pourquoi donc n’aurais-je pas le droit d’en avoir, moi aussi ? »
    Devant la colère de son Seigneur, l’Imagination se fait toute petite, toute petite, et sort se promener dans le jardin.

    Vous avez entendu parler de ce jardin ; vous savez qu’un jour il s’y passa quelque chose entre un serpent, une femme nue et une pomme. Après quelques minutes de promenade, l’imagination revient et demande à Nyambé : « Au fait, Seigneur, quel est donc ton problème ? » Dieu lui répond :
    « Mon problème, c’est l’ennui. Il va me tuer, cet ennui, s’il continue ainsi. Mais gare à toi, car s’il me tue, il te tuera aussi. Tu sais bien que tu ne peux pas vivre sans moi, n’est-ce pas ? »
    L’Imagination se dit : « Pour un problème, c’en est un. Mais je vais lui trouver une solution. Et en effet, après quelques moments de réflexion , elle annonce :
    « Seigneur, voici la solution à ton problème : fabrique-toi une sanza . Tu verras, dès que tu commenceras d’en jouer, l’ennui s’en ira de lui-même. »

    « Est-ce vrai ce que tu me dis là ? »- « Bien sûr que c’est vrai ! tu es mon Créateur, je ne peux donc pas te mentir, Seigneur ! »
    Alors Dieu construisit une sanza et se mit à en jouer. Et pour la première fois de sa longue existence, il entendit de la musique. Il trouva la chose absolument merveilleuse et se mit à danser, à chanter, et à danser de bonheur sur les rythmes qu’il jouait lui-même. Il était très heureux. Et tout à sa joie, il ne faisait point attention à ce qui se passait autour de lui. Or bien des choses commencèrent à passer autour de lui, par la puissance créatrice de sa sanza : la musique créa le soleil, puis la lune, puis le village, et puis un autre village, et puis un sentier pour relier les deux villages. Puis le pays fut créé, puis le continent, puis d’autres continents...

    Le monde était en train d’être créé. Et Dieu continuait de danser sans souci.

    Mais soudain, il joua une fausse note sur sa sanza, et l’homme fut créé, aussitôt suivi par sa femme. Et derrière la femme, des dizaines de millions d’enfants de toutes les couleurs se mirent à sortir de la sanza.

    Non seulement des blancs, des noirs, des rouges et des jaunes, mais aussi des bleus, des verts, des gris, des violets, de toutes les couleurs, qui allèrent peupler la Terre : en Asie, en Afrique, en Europe, en Amérique, en Australie, partout, partout. Et ils sortaient de la sanza, l’un après l’autre, sans distinction, sans ségrégation, sans racisme aucun, au grand étonnement et au ravissement de Dieu.

    Vous comprenez à présent pourquoi nous, Bantous d’Afrique, nous ne tenons jamais compte de la couleur de la peau de nos visiteurs : car nous savons, depuis les premiers temps de la vie, que tous les hommes sont nés de la même sanza.
    « MakalaPancake »

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